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Parkinson : comment la maladie se développe-t-elle dans le cerveau ?


Au niveau moteur, la maladie de Parkinson se manifeste notamment par des tremblements au repos, une rigidité musculaire, ainsi qu’un ralentissement des mouvements volontaires. Que se passe-t-il dans notre cerveau et pourquoi la maladie progresse-t-elle ?

Tout commence dans une petite zone de la taille d’une lentille située à la base du cerveau, dans le tronc cérébral : la substance noire ou locus niger (dans sa partie compacte). Ne vous fiez pas à son format mini, cette aire est particulièrement stratégique. Sa spécificité ? Elle est exclusivement constituée de neurones qui fabriquent et libèrent de la dopamine. Cette molécule est un neurotransmetteur, un messager chimique chargé de transmettre l’information entre deux neurones. Pour faire simple, un neurone A libère un neurotransmetteur et l’envoie vers un neurone B pour l’exciter ou au contraire inhiber son action.

Mais les quelque 400 000 neurones de la substance noire ne communiquent pas seulement entre eux : ils font partie d’un réseau, telle une chaîne à plusieurs maillons. Ils vont ainsi alimenter en dopamine d’autres structures, parmi lesquelles un gros noyau cérébral appelé striatum. Situé sous le cortex, celui-ci est notamment impliqué dans le contrôle du mouvement, mais aussi dans certaines fonctions cognitives et comportementales.

Or, si la dopamine vient à se tarir, le mécanisme se grippe, un peu comme un moteur qui manquerait d’huile. Ce qui, à terme, peut avoir un impact sur la qualité du mouvement. Et c’est justement ce qui se passe dans la maladie de Parkinson ! À un moment donné, ces neurones dopaminergiques de la substance noire vont commencer à mourir progressivement. Au microscope, c’est très clair : la substance noire qui, comme son nom l’indique, est d’ordinaire plutôt foncée devient progressivement plus pâle.

Au départ, pas de conséquence visible sur l’organisme. Les symptômes n’apparaissent pas tout de suite, seulement lorsque 50 % des neurones dopaminergiques ont disparu. Pourquoi si tard ? Prenons l’image de l’orchestre symphonique. Il est composé de plusieurs rangées de musiciens, représentant les neurones des différentes zones du cerveau. Violons, hautbois, violoncelles, timbales… Chacun joue son instrument, avec une partition propre. Le tout est emmené par un chef d’orchestre qui assure la cohérence et l’harmonie du morceau. Imaginez maintenant qu’un violoniste se casse la figure. S’il est seul à manquer à l’appel, cela n’a pas beaucoup d’impact sur l’harmonie globale car le second violon prend le relais. C’est ce qui se passe avec les neurones dopaminergiques. Au début de leur dégénérescence, les neurones intacts compensent le déficit en dopamine en en produisant plus. Mais si, petit à petit, une rangée entière de violons vient à s’écrouler, à l’instar des neurones dopaminergiques qui dégénèrent progressivement, la qualité du morceau commence alors à en pâtir. C’est là qu’apparaissent les premiers symptômes, en particulier des signes moteurs puisque la dopamine est impliquée dans le contrôle du mouvement.

Pire, la chute des violons génère des dysfonctionnements en cascade ! Les musiciens d’à côté sont déséquilibrés et commencent eux aussi à se casser la figure… jusqu’à ce qu’émerge une cacophonie. Même chose au niveau cérébral : ce déséquilibre créé par le déficit de dopamine va entraîner, à terme, la perturbation d’autres structures utilisant d’autres neurotransmetteurs.

Dans le rôle des autres musiciens : les neurones du noyau sous-thalamique et du thalamus qui utilisent l’acide glutamique, ceux du pallidum, l’acide gamma aminobutyrique (GABA) mais aussi les neurones du noyau pédunculopontin et du noyau basal de Meynert avec l’acétylcholine, ceux du raphé médian avec la sérotonine ou encore ceux du locus coeruleus et du noyau dorsal du vague avec la noradrénaline. Ces dégénérescences dans ces autres zones cérébrales sont à l’origine de symptômes divers, dits « axiaux ». Troubles de la posture, de l’équilibre, de la déglutition, hypersalivation, problèmes urinaires ou sexuels… La litanie est sans fin. D’autant qu’à terme, le cortex cérébral peut lui aussi être touché ce qui provoque des troubles cognitifs.

Cet extrait est issu de l'ouvrage :

Alzheimer, Parkinson, sclérose...
Alzheimer, Parkinson, sclérose...

Les maladies neurodégénératives. Prévenir, traiter, aider au quotidien

Des études sont optimistes : le nombre de nouveaux cas d’Alzheimer est en baisse. Depuis 30 ans, le risque de contracter la maladie aurait diminué de 30 %. Pour autant, 900 000 patients en sont aujourd’hui atteints en France. De son côté, la maladie de Parkinson touche 150 000 personnes, la sclérose en plaques 100 000. Comptez aussi quelques milliers pour les maladies de Charcot ou Huntington. Pourquoi mettre toutes ces affections dans le même panier ? Ce sont toutes des maladies neurodégénératives, causées par la perte progressive de neurones du cerveau. Pour le patient et ses proches, le diagnostic fait l’effet d’un raz-de-marée…

Afin de les aider à mieux vivre ces maladies au quotidien, des spécialistes, coordonnés par un neurophysiologiste, se sont associés à une journaliste. Dans ce livre au style vivant et accessible, découvrez les mécanismes mis en jeu, les différents traitements, les espoirs de la recherche... Mais aussi des pistes inattendues ! Saviez-vous, par exemple, que le sport était bon pour la mémoire, que chanter améliorait les symptômes de Parkinson ou que le yoga chassait la fatigue chez les personnes atteintes de sclérose en plaques ? Ce livre s’adresse également aux « aidants » qui, même s’ils n’en éprouvent pas les symptômes, doivent composer avec la maladie 24 h sur 24, au risque parfois de s’épuiser… Un ouvrage de référence pour ne pas en arriver là !

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