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Idée fausse : les tortues marines pleurent de douleur en pondant


40 idées fausses sur les tortues
40 idées fausses sur les tortues

Connaissez-vous la Matamata ? La Tortue à nez de cochon ? Les Chélonides à long cou, ou encore les tortues-boîtes ? Des petites péloméduses à la Tortue luth, en passant par les Tortues géantes des Galápagos, vous découvrirez dans cet ouvrage des chéloniens aux tailles, formes et couleurs inattendues, dotés de capacités extraordinaires : résistance au gel, synchronisation des pontes, large répertoire vocal pour communiquer, migration sur des milliers de kilomètres…

Doivent-elles leur réputation de porte-bonheur à leur longévité ? Dans la Chine ancienne, pour garantir la pérennité de monuments importants, on enterrait des tortues vivantes dans les fondations. Aquatiques ou terrestres, elles ont aussi inspiré des monstres légendaires, de l’inquiétant kappa japonais au sympathique E.T.

À travers un panorama des croyances liées à ces animaux, ce livre révèle l’omniprésence des tortues dans les cosmogonies de nombreux peuples polynésiens, africains, asiatiques, amérindiens. Idées fausses et superstitions conduisent, quand l’animal est sacré, à l’épargner, mais le plus souvent vont de pair avec des traitements cruels et une exploitation sans vergogne pour sa chair, son foie, ses œufs, ses écailles, ou juste comme « souvenir » touristique !

Plus de 150 photos de tortues terrestres, aquatiques ou marines vous initieront à la beauté étrange et aux conditions de vie sauvage de ces animaux fascinants, que leur statut de protection ne préserve hélas ni du braconnage, ni du trafic animalier, ni de l’abandon quand le mignon juvénile devient un adulte encombrant.

Consulter la préface d'Isabelle Autissier, présidente d’honneur du WWF France

Cette Tortue olivâtre(Lepidochelys olivacea) vient de pondre ses œufs et pleure, d’où le sable collé autour de ses yeux. – © Françoise Serre Collet

La douleur est déclenchée grâce à des terminaisons nerveuses qui transmettent l’information au cerveau via des nerfs périphériques et la moelle épinière. C’est donc le cerveau qui analyse son intensité et sa localisation. Les tortues ayant un cerveau et une moelle épinière, elles sont capables d’éprouver de la souffrance.

Avec beaucoup d’efforts, les tortues marines femelles se hissent sur la plage, en général de nuit et à la faveur de la marée montante, pour y creuser un nid dans lequel elles vont pondre leurs œufs. Durant toute la montée et la ponte, l’animal pleure. Pleure‑t‑il de douleur physique, due à la montée en haut de la plage ou lors de la ponte, ou bien de souffrance morale, sachant qu’il va devoir abandonner ses futurs enfants ? Que nenni ! 

Prêter des sentiments humains, attribuer des réactions humaines aux animaux est un comportement bien connu, l’anthropomorphisme (du grec ánthrōpos, « être humain », et morphé, « forme »).

Or les larmes observées chez la tortue marine n’ont rien à voir avec la douleur physique ou morale. Les tortues marines étaient à l’origine des animaux terrestres qui, durant le Mésozoïque (− 252,2 MA à − 66 MA), ont colonisé les océans de la planète. Elles ont dû développer de nombreuses adaptations pour vivre dans ce nouveau milieu de vie. Leur squelette s’est allégé, leurs membres se sont allongés jusqu’à former de véritables rames, leur carapace s’est aplatie pour être plus hydrodynamique, et même leur façon de respirer, permettant de longues apnées, est devenue performante.

Glandes à sel chez une Tortue olivâtre. Les tortues n’ayant aucun canal naso‑lacrymal, elles excrètent un mucus ressemblant à des larmes épaisses qui fait croire qu’elles pleurent ! – © Francoise Serre Collet

Elles ont aussi dû lutter contre l’excès de sel ingéré lors de l’alimentation. Ainsi, en plus des reins, elles possèdent des glandes salines, situées derrière les yeux. Ce sont des glandes lacrymales modifiées, appelées « glandes de Harder », qui ont pour fonction d’expulser l’excédent de sel de leur organisme et de lubrifier leurs yeux. Ajoutons que les yeux des tortues marines craignent la sécheresse de l’air quand ces animaux sont à terre.

Cet extrait est issu de l'ouvrage :

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