Dans le domaine de l’innovation et de la reconversion de structures architecturales et techniques contemporaines innovantes et translucides en lieux dédiés au vivant, la ville de Montréal est représentative avec deux exemples, la Biosphère et le Biodôme.

L’architecte Fuller, à l’occasion de l’exposition universelle de 1967 à Montréal, conçoit pour le pavillon des États-Unis un dôme géodésique transparent. Cette structure d’acier mesurant 76 mètres de diamètre sur une hauteur de 61 mètres est conservée après l’exposition et dénommée Biosphère. Elle est transformée en musée de l’eau en 1995, puis en 2007, en musée de l’environnement. La seconde œuvre architecturale est l’ancien vélodrome construit à l’occasion des Jeux olympiques de 1976, par un architecte français, Roger Taillibert. Transformée en 1992,rénovée en 2021 en musée « vivant » sous le nom de Biodôme, elle présente, sur une superficie de l’ordre de 10 000 m2, quelques-uns des écosystèmes américains en y associant le monde animal et végétal.

L’expérience la plus globale utilisant une serre fut celle lancée à la fin des années 1980 aux États-Unis, dans le désert de l’Arizona. Elle s’appuyait sur les possibilités de maîtrise de construction et de régulation du climat interne d’une serre. Ce projet portait le nom de « Biosphère 2 ». L’objectif initial était de créer, sous forme de dôme transparent d’une superficie de 12 700 m², un lieu totalement sans contact avec le monde extérieur afin d’évaluer la faisabilité d’un système écologique artificiel clos, et ce dans le cadre d’une éventuelle installation spatiale sur la Lune ou sur Mars. La structure, construite entre 1987 et 1991, accueille une première expérience qui doit se dérouler sur deux années (1992-1993). Elle sera interrompue à cause d’une baisse continue du taux d’oxygène (0,5 % par mois) à l’intérieur de l’enceinte, ayant des conséquences sur la vie des plantes mais surtout des hommes et femmes qui vivaient dans la serre. Une seconde expérimentation est lancée en 1994 et ne dure que six mois suite à des différends entre les participants. Aucune de ces deux expérimentations n’ira donc jusqu’au bout. Néanmoins, restait en suspens la cause de la raréfaction de la teneur en oxygène. Une réponse a été donnée : le phénomène était dû à une vie bactérienne fortement consommatrice d’oxygène, qui s’était développée dans les 30 000 tonnes de terre végétale introduite et qui n’avait pas encore trouvé son équilibre biologique.