Nous le savons, les plantes ont de nombreuses vertus. Mais peuvent-elles pour autant nous aider à dépolluer l’air de nos maisons ?

Le doux cocon de notre maison s’avère souvent moins sain que nous aimerions le croire. Avec le développement de la chimie et de l’industrie, nous nous sommes entourés – sans vraiment en être conscients – de toute une gamme de produits nocifs pour notre santé. Ces toxiques sont omniprésents dans chacun de nos foyers et agressent notre organisme au quotidien, provoquant à long terme des gênes bien réelles.

Fort heureusement, des études ont montré que ce problème, causé par notre éloignement de la nature, pourrait trouver un début de solution si nous accueillons des plantes vertes dans nos intérieurs. La phytoremédiation est le terme – un peu barbare – consacré pour désigner l’utilisation des plantes en vue de l’extraction, l’accumulation et/ou la dégradation de polluants présents dans le milieu où elles se développent. Il peut s’agir d’un sol contaminé, d’effluents ou d’air pollué.

En 1973, lors du retour sur Terre de la capsule habitée Skylab 3 après 59 jours de voyage dans l’espace, les équipes de la NASA identifièrent 107 composés organiques volatils dans l’air de cette cabine restée close durant tout le voyage. Un programme de recherche mené par le docteur Wolverton fut donc lancé pour trouver un moyen de dépolluer les lieux clos de leurs gaz toxiques. Ces travaux furent complétés par diverses études conduites en Europe, en Australie, en Chine, au Chili, en Géorgie, en Russie, etc.

Bien que ces études n’affirment pas les choses avec une certitude absolue, il semble que les végétaux puissent dégrader en les assimilant un certain nombre de molécules présentes sous forme gazeuse dans l’atmosphère. Il s’agit en particulier du benzène (plastiques, caoutchoucs artificiels, colorants, fumée de cigarette, etc.), du trichloréthylène (encres d’imprimante, peintures, détachants, produits de nettoyage, tapis,tissus muraux), des TEX (toluène, éthylbenzène et xylènes : peintures, laques, adhésifs, encres, agents nettoyants et dégraissants, parfums, teintures, plastiques, produits pharmaceutiques et pesticides), de l’ammoniac (fumée de cigarette, produits de nettoyage, fibres textiles), du monoxyde de carbone (appareils de chauffage) et du formaldéhyde (colles des contreplaqués et panneaux de particules, tapis, peintures, mousses synthétiques).

En outre, les plantes d’intérieur permettent d’accroître l’humidité ambiante et favorisent donc le dépôt des poussières, ce qui augmente le confort et réduit les risques d’irritation respiratoire. Cependant, les plantes elles-mêmes peuvent souffrir d’une trop forte présence de polluants. On a par exemple observé qu’à partir d’une certaine concentration de benzène dans l’air, elles pouvaient présenter des signes de dommages cellulaires. Le mieux est bien sûr de tout faire pour éliminer les sources de polluants en achetant des peintures homologuées, des meubles en bois brut finis en lasure naturelle, etc.

En dehors des maisons, les plantes sont mises à profit pour la dépollution de sols contaminés par des métaux lourds. Et la phytoépuration est une méthode de traitement des eaux usées écologique, esthétique et efficace qui se répand de plus en plus.

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