Les multiples formes des corps et des organes génitaux des animaux, ainsique la place variable de ceux‑ci, donnent lieu à des modes d’accouplementtrès divers.
Dessus, dessous, de côté…
La position d’accouplement la plus fréquente chez les animauxest la position dorsoventrale, avec un partenaire,généralement le mâle, monté sur le dos de la femelle. Chezle hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus), cette positionn’est pas évidente à cause des piquants. Quand lemâle a finalement vaincu la résistance de la femelle et quecelle‑ci l’accepte, elle se couche, les membres postérieursétirés vers l’arrière et les piquants abaissés, invitant ainsile mâle à la couvrir.
A contrario, l’accouplement ventroventral apparaît commeune exception dans le monde animal, bien qu’il soit largementrépandu. Très proches de nous, les chimpanzés,les orangs‑outans et les gorilles l’adoptent souvent, ainsique les dauphins et les paresseux. Bien plus éloignée, lagrande douve du foie (Fasciola hepatica), ver parasite dubétail, le pratique dans les canaux biliaires où elle vit. Ila également été signalé chez quelques crustacés commeles homards (Homarus sp.) et les écrevisses (Astacus sp.).L’accouplement de côté, plus acrobatique, semble peufréquent. Parmi les oiseaux, il s’observe chez quelquesperroquets. Il se rencontre aussi parfois chez les dauphins.Parmi les insectes, chez qui les deux positions lesplus courantes sont le mâle sur la femelle ou les deux partenairesse tournant le dos, cette position est pratiquée parles cigales et leurs cousins les cercopes. L’accouplementdos à dos se rencontre chez divers groupes d’insectesdont la morphologie s’oppose souvent à la positiondorsoventrale ou à la position ventroventrale, notammentles papillons et les punaises.
Du sexe acrobatique !
Les libellules ont l’art des positions peu orthodoxes. L’orifice génital du mâleétant situé sous le ventre, au niveau du neuvième segment de l’abdomen, il estéloigné de son organe copulateur, qui se trouve sur le deuxième segment. Dece fait, l’accouplement s’effectue en deux temps. Le mâle replie tout d’abordson abdomen et met en contact son orifice génital avec son organe copulateur,afin d’y transférer son sperme. Dans un deuxième temps, il saisit le cou de lafemelle à l’aide de la pince située au bout de son abdomen. Celle‑ci recourbealors son abdomen vers l’avant pour accoler son orifice génital, situé au niveaudu huitième segment, à l’appareil copulateur du mâle. Le sperme peut désormaisêtre transféré. Les deux partenaires forment ainsi un coeur, particulièrementélégant chez les demoiselles au corps fin et à l’abdomen très allongé.