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Le vignoble face aux éléments


Brûlures sur feuilles et raisins de Dattier de Beyrouth liées à une surexposition (Médéa, Algérie). © A. Carbonneau.

Les principaux accidents rencontrés dans les vignobles sont de nature physique, si l’on met de côté les autres calamités que sont les agressions biologiques des parasites et ravageurs, les dégâts chimiques dus à la pollution (ozone, soufre), ou les coulure (absence de fécondation et de fruits) et millerandage (présence de petits raisins parthénocarpiques sans fécondation accomplie) climatiques (essentiellement dus à des températures basses inférieures à 14 °C avant et pendant la floraison) avec aussi des effets d’ordre physiologique.

On en retiendra ici quatre types : blessures physiques dues au dysfonctionnement des outils de culture(charrues en bout de rang, outils interceps), chaleur et brûlures, gel (printemps, automne, hiver), dégâts d’orage (vent, fortes pluies, foudre et surtout grêle).

Les températures élevées supérieures à 40 °C (plus fréquentes avec le réchauffement climatique)provoquent échaudage sur feuille et brûlure sur raisins en cas de surexposition ou d’opérations en vert par forte chaleur. Il faut noter que le choix du cépage permet d’atténuer le risque d’échaudage. On a pu par exemple observer dans la Bekaa au Liban, que le Marselan était assez tolérant, les Primitivo ou Grenache assez sensibles, et le Sauvignon sensible. Le choix de l’architecture de la vigne, comme celle de la lyre, permet quant à elle de protéger le raisin, tout en le dégageant du feuillage, tandis qu’une orientation des grappes vers l’est ou le nord limite les brûlures.

Échaudage avec couleur « mastic »sur Grenache, en haut du feuillage (Tlemcen, Algérie). © A. Carbonneau.

Le gel provoque des dégâts importants mais le stade où la vigne en est affectée (le seuil de gel) varie avec l’état de cette dernière. Pour Vitis vinifera, il est en moyenne de – 1,5 °C au printemps sur jeune pousse herbacée, de – 8 à – 10 °C à l’automne sur sarments encore en feuilles, de – 16 à – 18 °C en hiver en repos végétatif avec destruction totale du cep vers – 25 à – 30 °C. Lors de gelées par rayonnement du sol (ce dernier perdant sa chaleur au profit de l’air), notamment au printemps, les moyens de lutte sont la ventilation avec propulsion vers le sol de l’air plus chaud qui se trouve en hauteur ou l’aspersion avec prise en glace des organes qui nécessite une installation d’arrosage. Lors de gelées par advection (coulées d’air froid), fréquentes en hiver ou à l’automne et possibles au printemps, le chauffage (fuel ou gaz) ou le couplage chauffage/ventilation est la méthode retenue mais qui se révèle coûteuse. À noter enfin l'intérêt de grands aspirateurs d'air froid installés au sol dans une zone basse de parcelle gélive.

La grêle, au printemps ou en été, provoque des dégâts considérables. Les zones sensibles sont les piémonts où les nuages peuvent prendre rapidement de l’altitude. Il n’est pas exclu que le changement climatique augmente la fréquence des risques de grêle. Après une grêle (ou un gel de printemps), surtout si elle est précoce, il convient de retailler la vigne en vert afin d’assurer une bonne repousse et une petite production. Dans le cas où le risque est fréquent (environ une année sur trois), une installation de filets paragrêle s’impose. Il est possible, comme en arboriculture fruitière de couvrir l’ensemble de la parcelle.

Vignoble de Malbec du piémont andin à Mendoza protégé par des filets paragrêle.■ a. Système de conduite Ramé ou vigne large ouverte en architecture lyre disposée en hauteur avec dégagement et arcure des bras porteurs des cordons de façon à faciliter le passage par en dessous d’une machine à vendanger par secouage.■ b. Système d’accroche des fils tenant le filet paragrêle. À noter ici que cette architecture, contrairement à celle des espaliers, ne provoque pas d’entassement végétatif autour des raisins lors du placage du filet. Toutes photos © A. Carbonneau.

Mais une solution un peu moins onéreuse consiste à protéger chaque rang en installant depuis le sol les filets tenus par des fils articulés sur le palissage. La couleur du filet n’est pas indifférente, le rouge semblant favoriser la coloration des fruits.

Cet extrait est issu de l'ouvrage :

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