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D’où viennent les noms des rivières ?


L’origine des toponymes est toujours difficile à établir car s’y mêlent l’historique et le légendaire. Il semblerait néanmoins que beaucoup de rivières françaises aient conservé les noms qu’elles avaient au moment de l’invasion des Gaulois.

Selon Alain Rey, les noms des fleuves proviennent de langues disparues, d’idiomes très anciens. Ils constituent probablement les seules traces des langues parlées avant l’arrivée des Celtes en Gaule, au Ve siècle avant notre ère. Les noms de fleuves sont peut-être plus déterminants que les noms de montagnes. Ces dernières sont des repères mais elles sont des obstacles à la communication. Il faut les contourner, par la vallée. Or, la vallée est définie par le fleuve qui, lui, permet la communication. Blaise Pascal a d’ailleurs écrit : « Les rivières sont des chemins qui marchent. »

Quelques origines possibles de noms de rivières

  • Loire viendrait du latin liger, provenant du celte liga (lie, boue, limon).
  • Seine vient de sequana, de sawk (sacré) + -onna (source). C’est un peu la même origine pour la Saône qui, dans son cours inférieur, portait le nom de Saucona, sawk (sacré) + onna (rivière).
  • Rhône vient du grec rhodanos, de rho- (couler) + -danu (hardi, fier).
Les racines ligures (peuple proto-historique européen) ont donné :
  • Cher : Caris, vient du ligure kar (rocher).
  • Charente : Carantona, du ligure kar (rocher) + -onna (source).
  • Garonne : Garumna, du ligure kar (rocher) + -onna (source).
  • Var : du ligurien ibar (vallée).
  • Tarn : Tarnis ou Tanara, des racines ligures tan- (falaise) + -ar (rivière).
Les racines celtes, quant à elles, sont à l’origine de :
  • Creuse : Croza, mot celtique signifiant « creuse ».
  • Dordogne : du celtique dorunia, féminin dérivé du celtique ancien dubro (eau). Dorunia vient probablement de dora (torrent).
  • Durance : du celtique dubro (eau).
  • Doubs : vient du celte dub (noir) ou alors dubro (eau)
Les sites de confluent (condate celtique ou confluentes latin) ont donné les noms de lieux : Condé, Cosne, Conflans, Coblentz, etc.Les toponymes Brives, Briare, issus du celtique Briva, indiquent des passages d’eau par guéou bac, ou des ponts.

Cet extrait est issu de l'ouvrage :

Quelles rivières pour demain ?
Quelles rivières pour demain ?

Réflexions sur l’écologie et la restauration des cours d’eau

Qu’est-ce que le « bon état écologique » d’une rivière ? Dans cette nouvelle édition, Christian Lévêque amène le lecteur à s’interroger sur l’avenir de nos cours d’eau et les objectifs des opérations de restauration écologique. Que cherche-t-on à restaurer ? Que signifie retrouver des rivières « naturelles » ? Quelle politique de gestion de l’eau adopter dans un contexte de réchauffement climatique afin de préserver nos cours d’eau ? Pour résumer, quelles natures voulons-nous dans un monde qui évolue en permanence ?
L’histoire nous montre que nos relations aux rivières ont changé. Elles ont été aménagées pour maîtriser les risques d’inondations, améliorer la navigation, ou encore promouvoir les loisirs. Elles ont aussi été polluées par des déchets de toute sorte que nous y déversons. Pourtant, elles ont une place importante dans notre imaginaire et attirent de nombreux citoyens, soucieux de retrouver le contact avec la nature sur les rives des cours d’eau, qui ne sont plus des systèmes naturels au sens strict du terme, mais des systèmes patrimoniaux.
L’auteur, qui a pris part aux programmes de recherches pluridisciplinaires sur la dynamique des systèmes fluviaux, initiés en France dans les années 1980, sait qu’il n’y a ni « équilibre » ni retour en arrière possible. La gestion des rivières doit donc s’inscrire dans une démarche prospective et adaptative, pour tenter de concilier fonctionnement écologique et attentes des sociétés.
Date de première publication : 2016
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