Le monde odorant des animaux est rarementaccessible à l’être humain, notre équipementsensoriel étant bien peu performant dans cedomaine. Pourtant, il joue souvent un rôlecrucial dans la rencontre des partenairessexuels.

L’exemple le plus remarquable estcertainement celui des papillons actifs la nuit,chez qui cette rencontre se fait uniquementpar l’odorat, pour la plupart des espèces. Lesfemelles vierges émettent en quantité infimedans l’air une molécule, spécifique à chaqueespèce. Les mâles sont capables non seulementde capter cette odeur, parfois à plusieurs kilomètresde distance par vent favorable, maisaussi de détecter la direction de sa source.Ils peuvent ainsi rejoindre la femelle en volant.

Le pouvoir de l’urine
Dans le petit monde des mammifères, l’urine joue un rôle capital dans larencontre des sexes, car c’est un vecteur privilégié des phéromones. Par exemple,chez la girafe (Giraffa camelopardalis), le mâle hume la flaque d’urine laissée parune femelle afin de vérifier l’état hormonal de cette éventuelle partenaire. Chezles lièvres (Lepus sp.) et les lapins (Oryctolagus sp.), le mâle attiré par une femelleen chaleur l’excite en exhibant son ventre blanc, en bondissant par‑dessus elle eten envoyant un jet d’urine. La communication par l’urine est indispensable chezles espèces vivant en solitaire et restant discrètes, comme le léopard (Pantherapardus) ou les ours (Ursus sp.), dont les femelles envoient des jets d’urine sur lesol ou la végétation comme marques odorantes à destination des mâles.

Certaines substances odoriférantes d’origine végétale ressemblent à des phéromoneset produisent des réactions sexuelles chez certains animaux qui lessentent. L’attirance qu’exercent sur les félins de toute taille lavalériane (Valeriana officinalis) et l’herbe aux chats (Nepetacataria) est bien connue. L’odeur de ces plantes incite les chattes(Felis catus) à se rouler sur le sol et à se frotter le museau commeelles le font lorsqu’elles sont en chaleur et qu’elles sentent l’urined’un mâle non castré. De même, la truffe émet une odeur prochede celle du verrat en rut. C’est pourquoi les truies (Sus scrofadomesticus) sont particulièrement efficaces pour détecter cechampignon souterrain, et souvent dressées à cet effet.