La douleur est déclenchée grâce à des terminaisons nerveuses qui transmettent l’information au cerveau via des nerfs périphériques et la moelle épinière. C’est donc le cerveau qui analyse son intensité et sa localisation. Les tortues ayant un cerveau et une moelle épinière, elles sont capables d’éprouver de la souffrance.

Avec beaucoup d’efforts, les tortues marines femelles se hissentsur la plage, en général de nuit et à la faveur de la maréemontante, pour y creuser un nid dans lequel elles vont pondreleurs oeufs. Durant toute la montée et la ponte, l’animal pleure.Pleure‑t‑il de douleur physique, due à la montée en haut de laplage ou lors de la ponte, ou bien de souffrance morale, sachantqu’il va devoir abandonner ses futurs enfants ? Que nenni !

qu’il va devoir abandonner ses futurs enfants ? Que nenni !Prêter des sentiments humains, attribuer des réactions humainesaux animaux est un comportement bien connu, l’anthropomorphisme(du grec ánthrōpos, « être humain », et morphé, « forme »).

Or les larmes observées chez la tortue marine n’ont rien à voiravec la douleur physique ou morale. Les tortues marines étaientà l’origine des animaux terrestres qui, durant le Mésozoïque(− 252,2 MA à − 66 MA), ont colonisé les océans de la planète.Elles ont dû développer de nombreuses adaptations pour vivredans ce nouveau milieu de vie. Leur squelette s’est allégé, leursmembres se sont allongés jusqu’à former de véritables rames, leurcarapace s’est aplatie pour être plus hydrodynamique, et mêmeleur façon de respirer, permettant de longues apnées, est devenueperformante